De quoi ça parle?

« Gros Tas » questionne ce que nous avons, ce que l’on porte et ce dont nous ne voulons pas nous défaire, ce que l’on possède et que l’on défend comme si c’était notre propre corps, ce dont on se charge et auquel on s’accroche parfois jusqu’à l’entrave. Il interroge notre tendance à envier ce que l’autre a et à toujours accumuler pour se fondre dans la masse. A partir d’un travail sur la matière papier, « Gros Tas » est une invitation à lâcher du lest, à se débarrasser, à donner, à prêter ou à jeter, à laisser de la place pour retrouver la capacité d’accueillir le nouveau, l’imprévu.

Sur nos chemins de vie, nous nous chargeons de nécessaire et de superflu. Toujours, de plus en plus. Quand être en charge signifie responsable / être accompli / pleinement réalisé, suis-je encore capable d’avancer ou suis-je trop chargé?
Ce que j’ai et ce par quoi on me définit me représente-t-il ou m’entrave-t-il?

A mi-chemin entre la tendance au minimalisme et « la récup’ c’est super ! », entre donner une seconde vie aux objets et garder les armoires pleines à craquer tant on en a, on questionne ici l’avoir et l’être et les liens que nous entretenons aux choses et aux êtres. Avoir beaucoup sécuriserait-il mieux ? Faut-il faire lien en étant ou en ayant ? Nous entrouvrons une porte vers l’acceptation d’être et non de « par-être », lâcher prise .

Le papier est notre matière de prédilection pour investiguer les sons, les multiples possibilités de formation et de déformation, le rapport entre son poids et sa possibilité de se déplier sur des pans immenses, le roulé/déroulé comme parcours et trajectoire, la notion d’enveloppement et de dénuement… de nombreuses pistes qui se croisent avec la thématique que nous souhaitons explorer.

Nous avons très envie de nous confronter à ces thématiques avec un public jeune, aux moments
charnières de la pré-adolescence à la vie de jeune adulte.